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Griffith & Rocket (nouvelle par Isaac)

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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:16

Griffith & Rocket

CHAPITRE I : LE SOUFFLE DE JASMIN

Vautrée sur le siège conducteur de sa Griffith — bleue et presque aussi nocturne que la nuit étouffante, suffocante, noire qui règne sur le désert —, Sophie jette des coups d’œil sur les environs tout en visionnant un film de science-fiction sur son ordinateur portable. Les Na’vis purs et magnifiques contre les Terriens avides et cupides. Rien à faire ! Elle a beau avoir vu ce film plus de fois que ne contiennent de phalanges ses membres, elle y est toujours aussi sensible. Malgré toute l’attention qu’elle porte à la mission, elle ne peut réprimer une larme d’émotion. Dans son écouteur, elle perçoit la respiration régulière de son amie… Le souffle de Lara ! Les lèvres de Lara, l’ébauche de son sourire purpurin, son souffle de jasmin, son cou subtilement salé, son épaule gracieuse et sa poitrine frémissante dont les dilatations régulières distendent l’étoffe élastique de la combinaison. « Lara, ça en est où ?
— Toujours le remplissage de caisses. Et chez toi ?
— Personne. C’est la morne plaine. Heureusement que j’ai un peu de distraction !... Quand je pense qu'on m'avait promis que les nuits du désert étaient glaciales !
— C'est la proximité de la mer qui entretient la fournaise de la journée jusque dans la nuit. »
Sur le tableau de bord, le thermomètre refuse obstinément de descendre sous les trente-cinq degrés. Sophie s’empare de sa bouteille de Perrier sans perdre des yeux la gigantesque palissade, en dévisse lentement le bouchon puis porte le goulot à sa bouche. L’eau glisse entre ses dents immaculées et les bulles picotent sa langue.
De l’autre côté du complexe, Lara s’impatiente. Assise sur la large selle de sa Triumph dissimulée dans la pénombre d’un hangar à la porte ouverte, une paire de jumelles à infrarouges sur les yeux, elle observe le travail de fourmi des Dubaïotes qui s’évertuent à refermer fébrilement d’énormes caisses de bois et à en clouer les couvercles. « J’espère qu’ils auront bientôt terminé. Tout cela est beaucoup trop long ! chuchote-t-elle dans son microphone.
— En effet, et ça commence même à être plaisant, fait Sophie dont les yeux brillent à la perspective des événements qui s’annoncent. Je crois que les festivités vont débuter. Ils arrivent !
— Bon… Je suis parée, pour le cas où tu aurais besoin d’un coup de main, soupire l’Anglaise en posant machinalement une main sur la crosse d’un de ses GP-80.
— Merci ma chérie mais ça devrait aller ! »
Sophie enjambe lentement sa portière. Dans la pénombre, seul le discrêt frottement de son cuissard noir et moulant de cycliste en polyamide-élasthanne atteste de ses mouvements félins. Pacar à la main, elle s’avance dans la cour de l’usine. Les quelques lumières visibles un instant plus tôt sous le portail sont à présent nettement plus nombreuses. Elle s’avance sur la pointe des pieds jusqu’au portail et tend l’oreille. À moins d’une foulée, des hommes tentent manifestement de trouver le moyen de pénétrer dans l’usine.
Soudain, les bruits de pas semblent s’éloigner rapidement. Sophie a un doute. Elle vient de réaliser qu’elle avait eu tort de s’approcher de la porte. Elle exécute un rapide volte-face et s’éloigne à toutes jambes.
L’explosion est terrifiante ; la gerbe de feu s’élève à plus de cinquante mètres. La Française est projetée en vol plané sur plusieurs pas mais se relève immédiatement, indemne. Elle ramasse son micro-casque et se retourne vers l’incendie pour juger de la situation. Elle entrevoit des lampes torches au loin. Elle court à nouveau vers le mur d’enceinte et y attend, dissimulée dans une anfractuosité, que les poseurs de bombes se donnent la peine d’entrer. « Sophie ! Que s’est-il passé ? demande Lara.
— Trois fois rien. Juste quelques voisins un peu rigolards qui se croient à la Bastille un soir de quatorze juillet. Continuez tranquillement. Je veille au grain. Je pense que je vais leur balancer quelques cotillons.
— De toute façon, ici, c’est presque terminé. On va pouvoir démarrer. »
Sombre et silencieux comme une ombre, un homme vêtu de noir de la tête aux pieds émerge de la fumée avec prudence, épiant les environs comme un chat sur le qui-vive. « Diantre ! Un ninja !… J’ai toujours rêvé de savoir si ces épouvantails sont d’aussi bons mangeurs de pizza que les tortues ! C’est le moment de vérifier. »

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Avant qu’il n’ait le loisir de s’en rendre compte, l’homme est projeté d’un solide coup de ranger à plusieurs mètres. Dans l’épaisse fumée et les quelques flammes persistantes, ses camarades ne paraissent pas avoir vu la scène. L’homme, à terre, tente de se relever mais son bras gauche plié en quatre, quelques côtes fracassées et son bassin fracturé refusent obstinément de l’y aider. Une main ferme l’attrape par le cou et l’élève violemment. « Quelques bobos ?… Oh ! Pauvre chou ! fait Sophie en lui arrachant sa cagoule. Alors, ça va mieux, maintenant ? Vas-y mon gars, respire ! » Grimaçant de douleur, le mercenaire tente de sa main valide une attaque à l’aide d’un wakizashi*, mais aussitôt, l’impitoyable Briviste saisit l’avant-bras et, de sa poigne d’acier, en brise les os dans un craquement sinistre. « Oups ! Désolée !… Ça fait mal ?… J’ai comme l’impression que ton ostéopathe ne pourra rien faire pour toi, cette fois. Oh ! Mais dis donc, il est magnifique, ce wakizashi ! Tu sais que je suis une grande fan des katanas ? Celui-là m’a l’air de très belle facture ! C’est gentil d’avoir pensé à moi ; il ne fallait pas, voyons ! »
Malgré ses douleurs intolérables, le forcéné tente d’expédier un coup de genou, mais une collision impromptue avec l'inéluctable poing de Sophie brise son fémur comme l’aurait été le pied d’une flûte à champagne contre le blindage d’un char d’assaut. « Bon sang, mais tu es vraiment idiot ou tu le fais exprès ? Je te relève gentiment, je te maintiens en l’air pour t’éviter d’avoir mal, et toi, tout ce que tu trouves à faire, c’est me faire du mal !… Franchement, je suis déçue. » De deux gestes secs et à la vitesse de l’éclair, elle lui arrache son petit sabre ainsi que le fourreau qui lui sert d’écrin. Avec désinvolture, elle projette l’homme à plusieurs pas de là, tel un filet de patates, et retourne vers le nuage de fumée dans lequel elle disparaît peu à peu.

* Wakizashi : sabre japonais court (lame d’environ 40 cm)


Dernière édition par Isaac le Ven 21 Fév - 22:23, édité 1 fois
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:17

Voici  les armes que vous allez rencontrer tout au long de cette histoire :

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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:18

Griffith & Rocket

CHAPITRE II : PRISONNIÈRE

Sur la voie rapide qui relie les collines d’Al Qir à Dubaï, la TVR de Sophie rattrape Lara qui, juchée sur sa moto, escorte l’autocar chargé de caisses d’antiquités et de manutentionnaires. « Tu as été longue, remarque Lara sur un ton de reproche Que s’est-il passé ?
— Une affaire à régler avec les joyeux lurons de la teuf… Tu sais…
— Oui, le quatorze juillet !
— On ne peut rien te cacher. Tout le monde est là ?
— affirmatoire ! Tout le monde, et tout le matos. Mais pourquoi avoir tant attendu pour rallumer ton intercom ? J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose.
— Pour être tranquille pendant que je faisais des mamours aux vingt-huit cagoulés qui s’étaient invités au carnaval. Ils étaient un peu coincés sur les bords, alors je les ai aidé à se dérider.
— Et tu ne m’en as pas gardé une miette, j’imagine !
— Comment tu le sais ?… Allez ! On se retrouve à l’aéroport ! »
Sans attendre de réponse, l’ardente Briviste écrase le champignon. Le grondement du V8 et le hurlement des pneumatiques sur le macadam couvrent quelques instants le bruit du car et le ronronnement grave du tricylindre Triumph puis s’évanouissent rapidement dans la nuit noire.
« Cinq-cent chevaux de bonheur dans une caisse de moins d’une tonne ! crie Sophie dans son micro. Ce moteur Tuscan est une merveille, et ton agrocarburant est au poil ! Chez moi, il ne m’a jamais été possible de tester ma voiture dans des conditions idéales ! Et allez !
— Et un tympan en moins, pour moi ! lance Lara. Sois prudente, ma grande.
— Tu me connais !
— Justement ! De toute façon, tu ne vas pas pouvoir prendre beaucoup d’avance.
— C’est ce qu’on va voir. Avec ta poum-poum, t’as aucune chance de me rattraper, même avec le vent dans le dos.
— Ma poum-poum ?
— Ben ouais ! Ta poum-poum ! Ta moto ! Quand tu roules avec, on n’entend qu’un poum-poum qui n’en finit pas.
— Mais tu sais que ma… poum-poum… est un vrai missile, quand on la sollicite.
— Mais bien sûr ! Et la marmotte, elle replie l’aluminium !… Allez, Brenda ! braille joyeusement Sophie en caressant le levier de vitesse. Roule, ma poule, et emmène-nous très vite et très loin ! »

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Un quart d’heure plus tard, la Griffith entre dans la banlieue de Dubaï. La Corrézienne lève le pied.
En parfaite nyctalope, elle anticipe tous les obstacles et excelle dans toutes les négociations de virage, mais rien ne pouvait lui laisser prévoir cet obstacle : une dizaine de Hummer vert kaki aux phares allumés lui barrent la route au bout d’une grande courbe bordée de murs de béton infranchissables.
Sophie stoppe son bolide et jette un regard inquiet dans son rétroviseur. À moins de cent mètres en arrière, cinq bigfoot menaçants approchent tranquillement, disposés en rang d’oignon et empêchant toute retraite. « Zut ! Ils seraient bien capables de m’abîmer Brenda, ces individus louches ! Je ne sais pas pourquoi, j’ai comme l’idée qu’ils m’en veulent. On dirait que quelqu’un les a mis au courant de notre petite escapade nocturne. C’est lassant d’avoir toujours affaire à des rancuniers ! » Du pied gauche, elle enfonce tranquillement la pédale d’embrayage ; d’une main légère et délicate, elle enclenche lentement la première. La tringlerie coulisse comme un mécanisme d’horloge suisse. Soudain, elle écrase l’accélérateur et débraye sèchement, faisant démarrer Brenda en trombe, faisant chauffer la gomme dans un nuage épais et gris. Arrivée à la portée des Hummer, elle fait stopper en dérapage son fabuleux engin à l’aide du frein à main. Sans plus attendre, elle jaillit de son siège et court à la rencontre des bigfoot.

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Surpris par cette incohérence, les conducteurs des gigantesques poids lourds ralentissent et s’arrêtent à leur tour. Sans se démonter, Sophie sprinte toujours vers eux et, au moment où elle s’apprêtait à les atteindre, elle bondit comme une panthère sur le pneumatique de l’engin situé le plus à proximité du mur de droite, s’y appuie des deux pieds et, sans ralentir sa fulgurante ascension, atteint le sommet du mur qu’elle franchit adroitement avant de disparaître dans la nuit.
Hébété, par l’acrobatie de la Française, abasourdi par la vision de cette bombe anatomique aux jambes et au ventre nus qui court et cabriole comme une gazelle, le conducteur du camion n’a pas même le temps de dégainer son pistolet. Hummer et bigfoot manoeuvrent dans une cohue indescriptible, reviennent sur leurs pas pour atteindre l’extrémité du mur et franchissent le fossé avant de foncer dans les avenues désertes d’une zone industrielle.
Sous les candélabres au sodium auréolés de moustiques et de papillons de nuit, la rue retrouve son calme. Tranquillement, Sophie saute du mur avec souplesse et court se remettre au volant de Brenda. « Les hommes ! Tu leur promets la perspective d’un volant de 4 X 4, et toc ! Il oublient de mettre leur cerveau, le matin, au réveil ! Ah la la !… On file, ma toute belle ! » D’un coup de poignet, elle passe la première et, d’un pied délicat, accélère progressivement.
Quelques minutes lui suffisent pour apercevoir l’aérodrome. Elle atteint l’aire de stationnement prévue, se gare sous un cèdre à l’ample ramure et saute de la voiture après avoir coupé le contact. Elle court en silence jusqu’au bâtiment destiné à accueillir l’autocar. Par une fenêtre poussiéreuse, elle scrute l’intérieur sombre puis longe le mur jusqu’à la porte qu’elle entrebâille avant de s’introduire dans l’enceinte silencieuse.
Un gigantesque filet en câbles d’acier tressés s’abat aussitôt sur elle. Surprise mais jamais à bout de ressources, elle glisse ses doigts entre les mailles et, d’un ample mouvement des bras accompagné d’un violent craquement, déchire le filet pour s’y ménager une ouverture. Elle s’apprête à bondir quand plusieurs décharges de Tazer la clouent sur place. Un gaz est projeté sur elle. Elle en reconnaît l’odeur, hélas, et sait qu’elle ne résistera pas plus d’une poignée de secondes. Dans un râle à glacer le sang, elle est prise de convulsions et s’écroule, inconsciente.
Les tubes au fluor du hangar s’allument. Une cinquantaine d’hommes en treillis camouflés, solidement armés et équipés de masques à oxygène, approchent. L’un d’eux, prudent, le fusil d’assaut prêt à toute riposte, donne un petit coup de sa ranger droite dans la cuisse nue de Sophie qui gît à plat ventre. Il recule d’un pas, attend un instant puis s’approche et se penche pour prendre son pouls. « Tout va bien, mon colonel ! Elle dort comme un bébé ! dit-il avec un fort accent russe.
— Très bien, alors transportez-la dans le fourgon blindé et allons-y ! »
Le soldat laisse retomber la main de Sophie. Il profite de l’aubaine pour peloter sa fabuleuse cuisse nue et sa sublime fesse enshortée. Vautré dans sa vilenie et sa fourberie, il ne peut réprimer un sourire carnassier. Il sollicite l’aide de trois autres hommes qui lui répondent avec des accents diversement latino, balte et congolais.
Une fois dans le véhicule, allongée sur le dos, Sophie reprend peu à peu conscience mais, vidée de ses forces, elle reste incapable de soulever ne serait-ce que le petit doigt.
Le scélérat attend que ses collègues se soient éloignés. Il assène dans le flanc de Sophie plusieurs coups de pied pour s’assurer qu’elle est inoffensive. Il se penche et lui empoigne les cheveux. « Tu es à moi, Sophie Clift ! C’est bien, que le destin nous ait réunis, toi et moi. Je n’en attendais pas tant, mais puisqu’on y est, autant battre le fer tant qu’il est chaud ! » souffle-t-il dans une gerbe de postillons dégoûtante. Le sens olfactif de Sophie réagit parfaitement à l’haleine putride de cet infâme individu. Il s’agenouille auprès d’elle et, d’une main totalement dépourvue de bienveillance, lui malaxe brutalement la poitrine pendant que, de l’autre, il se dégrafe le pantalon. Avec un sentiment d’horreur et de dégoût dans le regard, Sophie se prépare à subir, impuissante, un des pires sévices qu’une femme puisse avoir à endurer.
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:18

La TVR Griffith de Sophie Clift

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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:19

Griffith & Rocket

CHAPITRE III : LE CALVAIRE DE SOPHIE

Par bonheur, plusieurs soldats reviennent. L’ignoble individu se relève et, furieux autant que frustré de voir ainsi son funeste projet tomber à l’eau, il vocifère des insultes en russe tout en dissimulant promptement son état.
Un des hommes s’installe au volant du fourgon pendant qu’un autre, lusitanophone, monte à l’arrière de la fourgonnette et enfile un sac de tissu noir sur la tête de la captive avant de lui menotter les chevilles et les poignets.

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Quand l’autocar et la Triumph arrivent à la cache de l’aérodrome, tout est calme. Lara déploie la béquille latérale d’une légère pression du jarret et accompagne sa moto dans son mouvement de bascule à gauche. D’un vif et ample mouvement de la jambe droite, comme pour un coup de pied latéral vers l’arrière, elle se lève puis ordonne à ses hommes de ne pas sortir du car. « Je n’ai aucune réponse de Sophie, dans l’intercom. Pas même un petit parasite. Vous allez attendre ici. Ismaël, si je ne suis pas de retour dans dix minutes, vous filez vous réfugier à la planque. C’est d’accord ?
— Ok, Mademoiselle », lui répond docilement le conducteur terrorisé.
Sur la pointe des pieds, elle longe le hangar jusqu’à la porte. Elle applique le pavillon d’un stéthoscope Electret à ventouse sur la paroi de zinc et écarte la lyre pour se coller les écouteurs sur les oreilles.
Une minute passe.
Elle remballe son attirail, ouvre la porte et se glisse à l’intérieur par l’embrasure. À l’aide de ses jumelles, elle effectue un prompt tour d’horizon, puis ressort et fonce jusqu’au car où Ismaël ouvre le portillon à commande pneumatique.


« Mademoiselle Clift ! dit un homme en entrant dans la grande salle. Je suis navré de vous imposer cette épreuve, mais voyez-vous, vous êtes venue à nous comme une bénédiction. Vous êtes ce qu’il pouvait nous arriver de mieux. Mais, je parle et je ne me suis même pas présenté : Ratif !… Luc Ratif ! Ces… dispositifs qui entravent vos membres ne sont destinés qu’à vous protéger de votre propre fougue. Vous voyez tous ces hommes autour de nous ? Chacun d’eux possède deux Magnum 44 automatiques chargés de balles explosives. Si vous tentiez de vous libérer — ce qui me paraît peu probable car, malgré votre force herculéenne, vous ne pourriez vous libérer des énormes bracelets de chrome-vanadium qui enserrent vos poignets et vos chevilles —, vous tomberiez immédiatement dans la piscine de quatre mètres de profondeur que vous surplombez. Et vous savez aussi bien que moi, Mademoiselle Clift, que vous ne pouvez vous baigner sans couler comme une pierre ni vous noyer. Et si toutefois vous trouviez un autre moyen de vous échapper, vous tomberiez aussitôt sous le feu de mes hommes. Ne les sous-estimez pas, Mademoiselle Clift ; ces mercenaires sont surentraînés. En cas de besoin, ils n’hésiteraient pas à vous abattre… Ah ! J’allais oublier : je sais que si l’occasion se présentait, ils vous feraient subir quelques audacieuses grivoiseries de leur cru. Je vous déconseille donc de tenter quoi que ce soit. »
Sophie est retenue par d’énormes fixations de métal soudées à des barres coulées dans un muret de béton, lequel est suspendu par des chaînes au-dessus d’une grande piscine bleutée. Elle boit en silence les paroles de son hôte. Vêtue uniquement de ses sous-vêtements, les bras en croix et les jambes écartées, elle ne peut que patienter.
Encore groggy, elle observe l’endroit. Elle découvre le vaste séjour d’un appartement de luxe cerclé de baies vitrées. Dehors, l’aube approche au-dessus de l’horizon. Peu à peu, la nuit noire cède la place à un crépuscule mauve.
Elle aperçoit dans le lointain le désert immaculé. Retenue, enchaînée dans un splendide appartement qui fleure encore le neuf, elle s’interroge sur la situation géographique de sa détention.
« Vos liens sont gavés de Parmix, un puissant explosif que les guérilleros apprécient surtout pour la facilité de fabrication qui le caractérise. Les quatre bracelets sont affublés de détecteurs de ma conception. Si on les éloigne de plus de trois mètres les uns des autres ou si on tente de les déverrouiller, ils explosent tous les quatre, instantanément. Même la toute puissante Sophie Clift qui n’est ni Miss Hulk ni Supergirl ne pourrait qu’être pulvérisée par une telle puissance de feu !… Des questions ?

— Oui.
— Je suis tout ouie.
— Votre chapeau…
— Oui ?
— Ça se fait, pour homme ?
— Je constate que votre légendaire bonne humeur n’était pas usurpée.
— Pourquoi faites-vous cela ? Au début, je pensais que vous étiez intéressé par nos antiquités, mais je vois à présent que là n’est pas la raison de mon enlèvement.
— Vous avez tout à fait raison, Mademoiselle Clift. Mais vous saurez tout cela en temps utile. Je constate néanmoins que vous êtes telle que vous m’avez été décrite : non contente d’être exquise, voluptueuse et séduisante, vous êtes brillante, subtile, intelligente… Une femme de poigne comme je les aime !
— Merci pour ces compliments qui me vont droit au cœur, mais cela ne vous rachètera pas, à mes yeux. Une fois que je vous aurai fait bouffer votre panama et transformé en catastrophe ferroviaire, je m’occuperai personnellement de vos obsèques ; soyez-en certain ! »
Pris d’un rire sardonique, l’odieux malfaiteur tourne les talons et quitte la pièce.
Les soldats arpentent le bord de la piscine et, sans vergogne aucune, contemplent leur magnifique trophée. Avec une concupiscence non dissimulée, ils lorgnent ses recoins les plus intimes, allant même jusqu’à se baisser pour mieux glisser le regard dans l’entrejambe de leur prisonnière. Certains, même, emploient des jumelles pour admirer tout cela de plus près. À travers la fine étoffe blanche des lingeries, ils devinent la chair délicate et accompagnent leurs observations lubriques de moult commentaires dans diverses langues.
Sophie ne cille pas. Elle les observe froidement et adopte le seul parti qu’il lui soit possible de prendre pour l’instant : l’attente.

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Un colosse large comme une armoire à glaces et une haltérophile sombre comme une veuve noire de l’ex-Allemagne de l’Est se présentent à l’aéroport, à l’endroit prévu.
Ils pénètrent dans le hangar et explorent des yeux les alentours à l’aide de leur Maglight. « Le voilà », fait l’homme, d’une voix caverneuse. Ils marchent vers l’autocar mais en trouvent le portillon verrouillé. Sans se démonter, le géant envoie un coup de pied direct qui plie la porte et explose ses vitres. De ses mains larges et calleuses, il s’empare des morceaux de tôle et les arrache pour les jeter au loin.
Il gravit la marche, ce qui abaisse le bus. Son pied lourd achève d’écraser des morceaux de verre Securit qui n’étaient pas complètement fragmentés. Sa compagne le suit à l’intérieur. Ils scrutent les sièges et avancent vers le fond du véhicule, mais rien. Il n’y a plus rien.
Soudain, un cliquetis retentit dans le silence du hangar. Ils rebroussent chemin et s’empressent de quitter le car. Dès qu’ils parviennent à l’extérieur, l’engin explose dans une gerbe de feu et les éjecte au diable vauvert.
Le colosse se relève et, enragé, entreprend de sortir du hangar avec sa sœur. Il la relève, la secoue un peu, puis se dirige d’un pas ferme vers le mur du hangar qu’il défonce d’un simple coup de poing. Un pan de zinc de plusieurs mètres de hauteur s’effondre bruyamment vers l’extérieur.
Ils embarquent dans une grande fourgonnette Mercedes et démarrent aussitôt pour suivre la route empruntée par l’autocar quelques instants plus tôt. Les traces des pneumatiques apparaissent dans les jumelles à thermographe de la femme.
Quand ils arrivent devant l’entrée principale du circuit automobile Al Tallah Camel, ils descendent du camion et se précipitent vers l’entrée du poste de sécurité. D’un simple coup de botte, l’homme réduit en bouillie la porte vitrée blindée dont les charnières sont arrachées dans un vacarme effroyable. Il investit hâtivement le local pour neutraliser les vigiles. De sa main gigantesque, il happe le premier, l’élève comme une poupée de chiffon, le chope par la cheville et s’en sert de gourdin tournoyant sur les trois autres gardiens.
De son côté, sa compagne déniche deux autres surveillants qui se reposaient dans une salle annexe. Les hommes ne sont pas des mauviettes mais la harpie, telle une buse affamée, fond sur eux et les empoigne au cou de ses serres vernis. Tout en hurlant sa rage et sa propension à la cruauté, elle les hisse à la force des bras et les renverse en arrière sur le sol. Assommés, ils ne réagissent plus. Elle contemple son œuvre un instant puis, d’une extension des deux jambes s’élance à la verticale, frôle le plafond pourtant situé à plus de quatre mètres de hauteur et se laisser lourdement retomber des deux pieds sur les têtes de ses victimes.
L’attaque n’a pas duré plus de dix secondes et aucun coup de feu n’a retenti.
Constellée de tâches de sang écarlate, la femme serre le poing. « Ce sera bientôt ton tour, Lara Croft ! »
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:19

La moto de Lara Croft.


TRIUMPH ROCKET III

La Triumph Rocket III de série :

  • Cylindrée : 2 294 cm3
  • Nombre de cylindres : 3
  • Puissance : 147 cv
  • Couple : 20,3 mkg dès 2 000 trs/min
  • Vitesse maxi : environ 210 km/h
  • Masse : 320 kg



La Triumph Rocket III de Lara :

  • Cylindrée : 2 600 cm3
  • Nombre de cylindres : 3
  • Puissance : 260 cv
  • Couple : 25 mkg dès 2 000 trs/min
  • Vitesse maxi : environ 300 km/h
  • Masse : 280 kg


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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:20

Griffith & Rocket

CHAPITRE IV : PIÈGE MORTEL

Deux heures plus tard, la silhouette d’une montgolfière gigantesque occulte soudain l’éclat éblouissant du soleil et, avant que les gardiens de Sophie n’aient le temps de réagir, plusieurs salves de mitrailleuse de gros calibre les abattent sans pitié, brisant du même coup toutes les baies vitrées alentour et ruinant le somptueux appartement.
Dans la panique générale, un des mercenaires, parvient à trouver refuge derrière une colonne. Sophie observe la manœuvre de cet abject individu, celui-là même qui, quelques heures auparavant, avait tenté de satisfaire sur elle ses besoins physiologiques alors qu’elle était à sa merci, paralysée par le gaz qu’elle avait inhalé. Le bougre n’est maintenant plus dans son champ de vision.
Par les fenêtres brisées, deux hommes de Lara armés d’Uzi entrent silencieusement. Ils avancent vers Sophie qui, d’un geste de la tête, les prévient du danger. Trop tard ! Deux balles explosives leur ôtent la vie dans deux gerbes de sang.
Le Russe sort alors de sa cache et tente d’analyser la situation. La montgolfière n’est plus dans le secteur. Comme il examine son environnement, il est soudain surpris par le bruit des pas de Lara qui, lancée en plein sprint, lui tranche la colonne vertébrale au niveau des cervicales à l’aide d’un couteau de combat Desert Cruiser. L’homme s’effondre d’abord sur les genoux, puis à plat ventre dans un borborygme spongieux.
Prise dans son élan, Lara s’arrête un peu plus loin et rebrousse chemin pour venir essuyer la lame de son couteau sur la veste kaki de sa victime. « Très bien, ce tissu ! Il nettoie vachement bien l’acier. C’est chouette ! Par contre, à mon avis, les tâches de sang et de liquide cephalo-rachidien, comme ça sur du kaki, ça aura du mal à partir au lavage. » Elle replie consciencieusement sa lame avant de s’enquérir de la santé de son amie. « Comment ça va, ma douce ?
— Aussi bien que possible, dans de telles circonstances. Je crois que mon liquide céphalo-rachidien a passé un peu trop de temps à stagner dans mon organisme.
— Hum ! Je vais tâcher de trouver la commande de cette potence pour t’éloigner de la piscine.  »
Partout dans l’étage, des détonations retentissent, attestant de la violence des combats entre les hommes de Luc Ratif et les compagnons de Lara, laquelle découvre néanmoins les boutons poussoirs qui permettent le déplacement de la potence. Après quelques instants d’essais qui balancent le muret en tous sens, elle parvient à ramener Sophie au-dessus du sol de marbre, un peu gênée de s’être fait prendre aussi facilement.
« Il y a du Parmix dans les bracelets ! marmone-t-elle.
— Bigre ! Nous voilà bien. J’imagine que si je débloque l’ouverture d’un bracelet, il va immédiatement exploser.
— Exact.
— C’est idiot, ça ! On fait comment, alors ?
— Ben… chais pas, moi ! Tu fais comment, dans ces cas-là, d’habitude ?
— Le cas ne s’était jamais présenté à moi, jusqu’ici.
— Bonté divine ! C’est rassurant. »
La Britannique réfléchi un instant. « Combien de temps peux-tu rester sous l’eau sans respirer ?
— Quatre ou cinq minutes, je pense.
— My God ! Comme ça ? sans entraînement ?
— Ben… non !
— Tu aurais dû œuvrer dans l’étude des dauphins ! Tu y aurais eu un succès certain.
— Bon, d’accord, mais pourquoi me dis-tu cela ?
— Parce que, avec de telles capacités pulmonaires, tu pourrais plonger avec eux et mieux les protéger.
— Tu as raison, j’aurais dû faire ça ! avoue-t-elle, songeuse.
— Ah ! Tu vois ! Tu admets, donc, qu’il m’arrive d’avoir raison.
— Je n’ai jamais prétendu le contraire. Cela dit, ce que je voulais savoir, c’est : pourquoi tu me demandais combien de temps je pouvais rester en apnée ?
— Ah oui, ça ! Il fallait le dire ! Je te demandais ça parce que le Parmix devient totalement neutre dès qu’il est complètement imprégné d’eau. Cet explosif est très hydrophile, donc ça devrait aller assez vite. Le problème, c’est que, lorsqu’on a commencé à l’imprégner d’eau, il faut aller jusqu’à sa totale imprégnation, sinon, une fois ressorti de l’eau, il peut se liquéfier en quelques secondes et devenir aussi corrosif que le pire des acides. Et d’après ce que je vois, il est enroulé sous forme de boudins à l’intérieur de ces tores qui te servent de bracelets.
— Entre nous, j’aurais préféré des Chanel.
— Des Burberry auraient été mieux ! Pas des Chanel.
— Des Burberry ? Beurk !… Pourquoi des Burberry ?
— Parce que Burberry est anglais et beaucoup moins vulgaire que Chanel. Voilà pourquoi !
— Chanel est plus clinquant. Je préfère.
— Mais, il y a un instant, tu me disais qu’il m’arrivait d’avoir raison !
— Oui, pour certaines choses… mais pas pour les bracelets.
— D’accord ! Passons ! Il y a des petites fenêtres en verre qui permettent de voir ce qu’il se passe à l’intérieur des bracelets. Si je te plonge dans la piscine, le Parmix va très vite devenir neutre, mais il faudra coûte que coûte aller jusqu’au bout de l’opération sans avoir à ressortir de l’eau.
— En combien de temps ?
— Vu l’épaisseur, je pense… en trois ou quatre minutes. Mais il faut que je casse ces petites fenêtres pour que l’eau y pénètre. Le Parmix est jaune, à la base. Il est totalement neutre une fois qu’il est devenu entièrement violet foncé, après être passé par les stades du orange, du rouge, du bordeaux et du violet clair.
— Il faut que je te dise que les bracelets sont munis d’électronique, aussi. Il ne faudrait pas qu’il y ait un court-circuit.
— J’appelle Ismaël. Il est très fort, pour ce genre de truc. »

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Lara commute un minuscule bouton sur le côté de son casque-micro. « Ismaël, viens vite, s’il te plaît. Il y a du désamorçage dans l’air… Il arrive. Il va te falloir patienter encore, ma belle. Désolée. Une fois qu’il aura arrangé ce problème d’électronique, il faudra qu’on te fasse descendre dans la piscine avec tout ton barda… Ah ! Le voilà ! »
Quand il arrive dans le grand séjour, le premier réflexe d’Ismaël est de se cacher les yeux pour ne pas voir la quasi nudité de la Française. Il se met aussitôt au travail et trouve le boîtier qui recèle l’électronique dont il sectionne plusieurs connexions. Tout en s’activant, il commente son travail :
« Mesdemoiselles, j’ai chunté le circuit de déclenchement à distance qui était censé fonctionner par Bluetooth et j’y ai simplement ajouté un petit interrupteur spécial qui m’a permis de couper l’alimentation radio tout en laissant croire à l’émetteur que la réception continue de se faire normalement
— Très astucieux ! reconnaît Sophie, admirative, en faisant le mérou et en branlant le chef d’avant en arrière.
— Maintenant, reprend Ismaël, je vois que, malheureusement, il est impossible d’atteindre les circuits qui coupent les détonateurs. »
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:20

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CHAPITRE V : LES NAÏADES

Après avoir suivi les traces de l’autocar jusque sur la piste du circuit et avoir découvert le souterrain dans lequel il avait été planqué, le colosse et sa comparse n’étaient pas parvenus à actionner l’ouverture du rideau métallique et avaient été contraints de contourner le grand bâtiment pour trouver une autre issue.

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À présent, ayant découvert une porte dérobée non verrouillée, ils pénètrent en silence dans l’édifice et parcourent plusieurs salles et couloirs.
Sans aucune pitié, ils éliminent, avec force pistolets-mitrailleurs, tous les compagnons de Lara chargés de monter la garde. Dans un obscur sous-sol, ils dénichent le véhicule tant convoité, plein de ses caisses.
L’homme se penche vers la roue arrière droite et dissimule une bombe aimantée sous l’aile, à proximité du réservoir d’essence. Il bascule un interrupteur à levier pour enclencher un capteur radio à distance puis se relève en se frottant les mains.
Ils quittent tous deux le souterrain par la petite porte qui donne vers les coulisses des tribunes, traversent plusieurs salles jonchées de cadavres et émergent sous le soleil pour remonter dans leur camion.

**************

Agenouillé devant l’énorme bracelet qui maintient le pied gauche de Sophie, Ismaël tente d’atteindre, par la petite ouverture du boîtier électronique, un circuit caché plus loin sous le métal. N’y parvenant pas, il décide d’aller voir de plus près l’électronique contenue par le carcan de la jambe droite de Sophie. À genoux, il passe à quelques centimètres de la petite culotte. Transpirant comme un catcheur en pleine action, il se racle la gorge d’émotion et se penche sur ce bracelet. Il examine les entrailles du bracelet et se tourne, bouleversé, vers Lara :
« Rien à faire pour désamorcer tout ça. Il y a d’autres circuits cachés sous le métal. Ils sont activés par télécommande radio. Et je ne peux découper le blindage sans brûler la jambe de mademoiselle Clift. Comme vous le disiez, il va falloir aller dans l’eau. »
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Lara reprend les commandes de la potence et fait monter le pan de mur sur lequel est retenue Sophie. Elle le dirige vers l’eau puis le fait descendre. Elle tend la manette à Ismaël et saute vers Sophie pour se retenir à ses bracelets. « Ne t’inquiète pas, je vais descendre avec toi et j’observerai l’évolution des choses. Quand le Parmix sera devenu violet foncé, on va casser ces bracelets, puis une fois tes jambes libérées, nous te descendrons à nouveau pour délivrer tes poignets. »
Lara dépose un baiser sur le front de Sophie alors que l’eau atteint leurs cuisses. La Britannique plonge pour observer le Parmix et reprend sa respiration à intervalles réguliers.
Désireuse de conserver son calme, Sophie se remémore les cours d’éducation physique à l’école, quand elle n’avait que sept ans. Elle sourit quand elle revoit la tête des garçons dégoûtés de leurs piètres performances au lancer du poids. Le plus fort d’entre eux, Mario, un gaillard goliathesque et prétentieux qui jouait les gros bras à longueur de récrés, ne projetait cet énorme boulet qu’à quatre mètres alors que Sophie l’envoyait à plus de huit. Ses copines de classe prenaient un malin plaisir à demander bien fort à Sophie, lorsque cette dernière s’apprêtait à lancer le poids, si elle allait pointer ou tirer, ce qui ne faisait qu’exacerber la rage des garçons humiliés. Un jour, même, le Mario s’était mis en tête de bras-de-fériser avec la coqueluche de l’école pour asseoir son statut de mâle et montrer à tous qui était le patron. Sophie lui plaqua l’avant-bras sur la table en un quart de seconde. L’autre grommela des excuses ridicules et prétendit ne pas avoir eu le temps de parer l’attaque sournoise de la donzelle. Celle-ci proposa alors un bras de fer à gauche. Devant le groupe de gars médusés, Mario accepta et se mollarda dans les mains avant de se les frotter énergiquement. Un peu rétive à l’idée d’empoigner cette paluche visqueuse et miasmatique, Sophie fut prompte à terminer. Elle gagna en moins de temps qu’il n’en faut pour le penser. Détrôné et honteux, le balèze de l’école piqua une colère insensée. Il attendit que Sophie ait le dos tourné pour fondre sur elle comme un forcené. Bien mal lui en prit ! Non seulement la belle esquiva l’assaut mais, en plus, elle lui adressa une chiquenaude qui le fit dinguer au diable vauvert.
Mario conserva son pouvoir sur les garçons mais Sophie veilla à ce que les filles soient les gagnantes, dans toutes les compétitions qui eurent lieu pendant plusieurs années d’école. Dans les villes de province, les réputations sont comme des secrets de polichinelle. Elle ne fut plus jamais inquiétée ni provoquée.

Moins de trois minutes passent avant qu’elle ne demande à Ismaël de remonter la potence.
Sophie et son mur sont déposés sur le marbre. Ismaël crochète la serrure du bracelet gauche et écarte lentement les deux moitiés du carcan d’alliage. Sophie respire et retrouve son sourire. Il procède ensuite à la même opération sur le bracelet droit, et tout se passe bien. Notre Sophie soupire de soulagement et peut enfin réunir ses jambes, retrouvant un ersatz d’intimité. Lara lui masse un peu ses mollets meurtris puis reprend la commande destinée à manœuvrer la potence.
Sophie se retrouve dans l’eau. Après avoir pris plusieurs inspirations profondes, elle assiste impuissante à l’immersion de son visage. Ses bracelets du haut s’emplissent enfin d’eau. Lara remet ses lunettes de natation et observe l’évolution des changements de couleur du Parmix.
Concentrée comme jamais pour ne pas consommer l’oxygène de ses poumons, Sophie reste totalement immobile et semble imperturbable.
Pendant l’une de ses prises d’air, Lara crie à Ismaël :
« Ces boudins de Parmix sont beaucoup plus épais ; je crains que ça ne prenne davantage de temps. »
L’Anglaise s’immerge et s’enquiert de l’état de santé de son amie. Les cuisses de Sophie enroulées autour des jambes de Lara se crispent peu à peu et une ébauche de grimace apparaît sur ses traits. Lara examine à nouveau l’explosif par les petites fenêtres qui parsèment l’énorme bracelet chromé ; les boudins n’en sont encore qu’au stade du bordeaux. Cinq minutes, et le visage de Sophie est de plus en plus tendu. Lara remonte et respire rapidement pendant quelques secondes avant de replonger. Elle saisit le visage sa compagne. Leurs lèvres se rencontrent. Lara souffle tout l’air qu’elle venait d’aspirer puis sort à nouveau sa tête de l’eau pour s’hyperventiler une fois de plus. Elle plonge encore et souffle tout le contenu de ses poumons dans ceux de la Française dont les cuisses s’enroulent maintenant avec inclination autour de la taille de son amie. Sophie sourit et cligne de l’œil. Tout va bien. L’air qu’elle vient d’aspirer va lui permettre de tenir encore plusieurs minutes. Elle fait mine de désirer le contact de la pilleuse de sépultures qui émerge pour aérer ses poumons avant de replonger.
Une lointaine détonation retentit jusque dans l’eau, ramenant brusquement nos naïades à la réalité. Lara s’écarte vivement et examine les explosifs. Elle fait surface et enjoint Ismaël de remonter Sophie.
Une fois le muret ruisselant posé debout  sur le marbre, Ismaël force les serrures et libère la captive.
« J’ai un compte à régler avec monsieur Ratif ! gronde-t-elle en se frottant les poignets. Il faut que je récupère mon Pacar et ma voiture ! »
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:21

La tour Burj Khalifa (810 m) comparée à L'Empire State building, à la Tour Eiffel, à la Tour Montparnasse et à la pyramide de Chéops.

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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:21

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CHAPITRE VI : L’AFFRONTEMENT

Dans tout l’étage, le silence est revenu. Quelques acolytes de Lara, victorieux, reviennent fièrement se présenter à leur employeur dans le grand séjour. Leur regard est irrésistiblement attiré par l’érotisme torride que dégage Sophie. L’un des soldats lui tend son ceinturon, avec son impressionnant Pacar et son gigantesque poignard Rambo, quelques autres accessoires et ses rangers. Elle s’en agrémente immédiatement, retenant l’attention admirative de l’assistance. Le ceinturon autour de la taille, Pacar à droite et Rambo à gauche. En haut de chaque jambe, juste sous le coté extérieur du genou, un collier de cuir qui maintient un petit couteau à lancer dans un étui. Autour de sa poitrine, un filet porte-poches à larges mailles, bourré d’accessoires pour le Pacar. Un autre filet à larges mailles, truffé de petites poches pleines de munitions et tendu à craquer, essaie de contenir les hanches généreuses de la sensuelle Briviste.
« Mademoiselle Croft ! Mademoiselle Croft ! crie soudain la radio HF à la ceinture de Lara.
— Oui, Maxime, je vous écoute.
— Nous sommes en bas, Mademoiselle Croft ! Ratif vient de filer à bord de la voiture de Mademoiselle Clift !
— Bon sang ! s’exclame Sophie. Mais qu’est-ce qu’ils causent bien, tes employés. Je n’en reviens toujours pas. »

Assise par terre, en toute simplicité et sans aucune pudeur, sous l’admiration indéfectible et inaliénable de la gent masculine, Sophie vient d’enfiler ses chaussettes et lace fermement sa deuxième ranger. L’Aphrodite guerrière se dresse soudain, réuni son immense tignasse argentée en une queue de cheval rudimentaire qui épouse la courbe de son flanc, puis ramasse le fusil calibre 12 d’un des soldats morts pour l’armer d’une énergique impulsion des épaules. « Je ne permettrai à personne, surtout pas à ce salopard, de toucher à un seul des cheveux de la tête de Brenda ! Je suis prête ! » Cette figure virginale, cette quintessence de beauté plantureuse et de furie martiale unie à ce soupçon d’impudeur dont la grossièreté l’avait parée, attisent instantanément les sens de Lara et foudroient d’amour les mâles présents.
« Tiens, prends ça ! dit la Britannique en tendant à Sophie un accoutrement indéfinissable.
— C’est quoi, ce truc ?
— Une wingsuit ?
— C’est quoi, ça, une wingsuit ?
— Ce avec quoi nous allons pouvoir rattraper Luc Ratif.
— Tu m’expliques ?
— Mais bien sûr ! Tu enfiles tes jambes dans ce trou et tes bras dans ceux-là. Et après, il n’y a plus qu’à sauter.
— Sauter d’où ?
— D’ici ! » dit Lara en désignant la vue vers l’extérieur.
Incrédule, Sophie s’approche de la fenêtre la plus proche et commence à comprendre pourquoi l’appartement est soumis au vent. Lara explique succinctement :
« Nous sommes à plus de 700 mètres d’altitude, dans la tour Burj Khalifa. Il nous suffit de sauter avec nos petites combinaisons de vol…
— Mais je n’ai jamais fait ça, moi !… Ça a l’air diablement excitant !… Alors, on attend quoi ? »

***************

Lancées à plus de 200 km/h, nos héroïnes casquées aperçoivent la TVR bleue qui file sous le soleil. « Tu avais raison ! crie Sophie dans son intercom. Il se dirige bien vers le circuit ; mais comment a-t-il su ?
— Les mecs comme lui passent leur temps à corrompre tout le monde. Les Émirats Arabes Unis ont l’air d’un pays riche, de prime abord, mais en réalité il y a une vraie misère. Quand tu es blindé, il t’est facile d’obtenir tout ce que tu veux, dans ces conditions. C’est pourquoi il était plus facile à moi de faire sortir des gens de ce pays qu’à eux-mêmes.
— Des gens ? Tu fais sortir des gens du pays ?
— Bien sûr. Je ne me donnerais pas tant de mal pour quelques antiquités, quelle que soit leur valeur. Il n’y a que dans les jeux vidéo, qu’on voit des nénettes sexy suer sang et eau pour récupérer quelque amulette ridicule.
— Mais alors, dans les caisses…
— Exactement ! Tu as vu juste.
— Et tu avais projeté de me mettre dans la confidence à quel moment ?
— Eh bien… maintenant !
— Ah bravo ! » fait la Française, dépitée.
Tels des faucons en piqué, elles prennent rapidement de l’avance et ouvrent leur parachute dès qu’elles estiment pouvoir atterrir dans l’enceinte du circuit automobile Al Tallah Camel. Une fois posées sur la pelouse, elles se débarrassent de leurs combinaisons et se cachent derrière les deux piliers qui encadrent la grille d’entrée. « Sophie, je viens seulement de réaliser que tu es toujours en sous-vêtements, chuchote l’Anglaise.
— Pas grave ! J’en ai vu d’autres ! C’est du Triumph de sport, tu sais. C’est confortable, souple et assez joli. »
— Triumph… comme ta moto ! C’est fait exprès  ?
— Franchement, pas du tout ! Simple coïncidence ! » fait-elle avec un clin d’œil.
Le grondement du V8 de la Griffith les avertit de l’arrivée de Ratif. Lentement, Sophie dégrafe son holster et pose la main sur la crosse de son Pacar. Dans le reflet d’une sorcière*, elle aperçoit l’ignoble Ratif qui descend de la voiture et se dirige vers le bureau de la sécurité.
Elles se tournent vers la porte du PC sécurité censée s’ouvrir vers elles, s’attendant à en voir surgir le malfrat, mais ce qui leur arrive les surprend désagréablement.
Venue de derrière sans un bruit, une gigantesque paluche s’abat comme un gourdin sur l’épaule de Sophie et la serre jusqu’à lui arracher un hurlement de douleur. Une seconde main s’engouffre dans son entrejambe et la soulève de terre. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la belle est projetée en arrière, à plus de vingt pas. Heureusement, sa chute est amortie par le gazon épais et moelleux. Elle se relève et recrache quelques brins. « Pouah ! Du raigras italien transgénique ! » Elle se retourne vers la grille où Lara semble prise à partie par une femme épaisse comme une catcheuse, sèche comme un hareng saur et mauvaise comme une teigne. Et le géant qui vient vers Sophie ne paraît pas plus commode. Au moment de dégainer, elle se rend compte avec stupeur que le Pacar n’est plus là. « Flûte ! soupire-t-elle en levant les yeux au ciel. Il va encore falloir que ça finisse en boucherie ! Ras la casquette ! »


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Lara est tirée en arrière par le bras surpuissant, de la mystérieuse femme en noir, enroulé autour de son cou. Elle tente les coups de tête, les coups de talon ; rien n’y fait. Elle essaie d’empoigner son assaillante, sans plus de succès. Elle essaie de l’entraîner au sol, mais l’agresseur est puissant, lourd et d’une remarquable stabilité. Qu’à cela ne tienne. Elle glisse une main derrière son dos et referme ses doigts en tenaille sur le pubis de la harpie. Cette dernière lâche prise et bondit en arrière comme pour se mettre à l’abri de toute riposte. « Espèce de salope ! éructe la vilaine. Je vais te faire la peau ! » Lara dégaine ses GP-80 dans le but de faire feu sans aucune retenue quand le pied de la femme mystérieuse lui cisaille les avant-bras d’un incroyable coup de pied latéral, éjectant les pistolets à plusieurs mètres. Lara tente alors de dégainer son Howitzer mais la furie lui saute à la gorge et essaie de l’étrangler tout en la plaquant violemment contre la grille puis en lui tapant à nombreuses reprises la tête contre les barreaux d’acier. « Alors, Lara Croft ! Ça fait quoi de sentir l’heure du trépas venir ? Hein ?… Ça fait quoi ?… Mais tu vas répondre, espèce de has been de merde ? »


(*) – Sorcière : miroir convexe appelé plus couramment « miroir de sorcière » ou même parfois « miroir de banquier », qui était censé protéger le foyer et porter bonheur à ses habitants. Bien que quelques artisans fabriquent encore, aujourd’hui, de magnifiques sorcières, véritables chefs-d’œuvre de sculpture, de marqueterie et (ou) de dorure, ce type de miroir s’est démocratisé, sans cadre et sans agrément esthétique, pour remplir une fonction simple liée à la sécurité : rendre la visibilité meilleure dans les angles, comme par exemple aux sorties de parking ou dans les commerces.
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:22

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CHAPITRE VII : L’ODIEUX RATIF

Sophie sort son poignard Rambo et le lance de toutes ses forces vers la poitrine du colosse mais celui-ci l’esquive avec une surprenante agilité. Levant ses énormes bras, il s’apprête à saisir Sophie à la gorge mais, au dernier moment, elle lui assène un phénoménal coup de ranger dans les parties. « Ben quoi ? C’est tout ?… T’es pas assez rapide pour moi, bonhomme ! Dommage ! » Il s’effondre lamentablement sur la pelouse, agenouillé et recroquevillé sur lui-même. Sophie prend un peu de recul pour préparer le coup de grâce et projette un direct du gauche à décoiffer les rayons du soleil quand son poing est stoppé net par la pogne du géant. Souriant et silencieux, il se relève sans lâcher l’avant-bras de Sophie qui, de son membre libre, lui plante dans le front un de ses couteaux à lancer.
Le monstre s’effondre dans un dernier soupir. « Ulysse avait fait ça avec un pieu en bois. C’était beaucoup beaucoup plus poétique ! » Elle arrache son couteau au crâne ensanglanté et, machinalement, tel un rituel, en essuie la lame sur un pan de veste non encore maculé.


D’un genou leste, Lara administre une magistrale béquille dans la cuisse de son adversaire qui est contrainte de reculer. Sans prendre le temps de se remettre du copieux châtiment qu’elle encaissait quelques instants auparavant, Lara envoie une impitoyable série de coups de talons dans la figure de son ennemie qui recule à chaque heurt. Notre Anglaise tournoie maintenant à une vitesse ahurissante et mêle les coups de poing aux coups de pied, dans la tête, dans les côtes, dans le ventre et dans les jambes de son adversaire. La Cruella s’effondre sur le béton, presque inconsciente. Lara s’approche pour en finir quand, soudain, la veuve noire sort une lame acérée d’un étui caché, puis se relève, menaçante. Le visage en sang, elle crache sa haine plus qu’elle ne la dit :
« Alors, Lara, c’est tout ce dont tu es capable ?… Pitoyable ! vocifère-t-elle dans une gerbe de sang. Je vais enfin connaître le succès. Je serai celle qui a tué la grande Lara Croft !… Alba Ladejo, celle qui a enfin débarrassé le monde de l’hégémonique Lara Croft. »
Partant dans un délire de fou, la mégère rit de bon cœur et ne réagit pas quand Lara se jette sur le poignard Rambo de Sophie tombé là une minute auparavant. Mais rapide comme l’éclair, Alba se ressaisit et pivote adroitement vers la Britannique, lame en avant. Elle feint vouloir la larder de petits coups de couteaux, mais il arrive un moment où elle exécute ce geste une fois de trop. Lara se jette vers elle, s’autorise une audacieuse clef sur l’avant-bras menaçant qui se fracture net et sans bavure. Hurlant sa douleur et sa rage, Alba tente, de sa main valide, d’attraper les cheveux de Lara, mais l’imposante lame du Rambo s’enfonce entre ses cuisses en partant du bas pour aller vers le haut, fouillant dans ses entrailles et sectionnant des vaisseaux sanguins essentiels. D’un coup sec, Lara tire le poignard de toutes ses forces vers le haut, jusqu’au sternum d’Alba Ladejo qui, pétrifiée, les yeux exorbités, s’accroche aux épaules de Lara pour ne pas choir. « Je devais sortir vainqueur de cette joute, chuchote-t-elle. Je devais gagner et montrer à tous qui est la meilleure. Je devais… ». Ayant poussé son dernier soupir, elle s’affale brutalement dans un amas sanglant de boyaux odorants.

************

Quand Luc Ratif entre dans la place, ses sous-fifres musclés ont trépassé depuis seulement une poignée de secondes. Il constate les dégâts avec rancœur et amertume. « C’étaient des gros balèzes, vous savez ! C’étaient même les meilleurs ! Vous m’impressionnez ! » Sophie s’avance. « Vous savez, monsieur Ratif, beaucoup de gens sont morts, aujourd’hui, à cause de vous. Et tout ça pour quoi ?… Pour assouvir votre soif insatiable de fric et de pouvoir. Qu’est-ce que ça peut vous faire, quelques caisses d’antiquités de plus ou de moins, hein ?
— Je vois que vous ne comprenez pas grand-chose au monde des affaires, miss Clift. Les antiquités ne sont rien ! Rien du tout ! C’est vous qui m’intéressez ! C’est vous qui auriez dû me rapporter beaucoup d’argent. Une montagne d’argent ! Vos gouvernements respectifs étaient prêts à payer une fortune pour vous rapatrier saines et sauves dans vos foyers… Bah ! Tout cela n’a aucune importance. Vous voyez, vos misérables caisses d’antiquités, elles vont bientôt disparaître en fumée, grâce à moi ! Voici la preuve que je ne suis pas un gagne petit ! »
Le malfrat sort de sa poche une radiocommande dont il allonge l’antenne. « Vous aviez piégé votre bus afin de liquider Alba et son frère, mais comme vous avez pu le constater, ça ne les a pas empêchés de poursuivre leur mission. Ayant appris l’emplacement du vrai bus, j’ai fait en sorte qu’il soit entreposé dans un endroit sûr. Et maintenant, je vais tout simplement vous débarrasser de vos encombrantes caisses de bibelots. »
En une fraction de seconde, Sophie dégaine son Pacar et tire dans le cou de Ratif une fléchette soporifique. Le gangster se palpe machinalement avec angoisse, s’arrache la fléchette puis retrouve son calme. Froidement, il fixe tour à tour les deux femmes puis avise sa télécommande. Avec un sourire mauvais, il ricane et pousse l’interrupteur à levier chromé dont le clic semble résonner à l’infini. Terrifiée et impuissante, Lara ne remarque même pas la perte de conscience de Ratif et sa chute sur la pelouse.
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:22

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CHAPITRE VIII : LES CAISSES MYSTÉRIEUSES

Blême, l’Anglaise toise son amie. « Bon sang, comment as-tu pu croire qu’il n’aurait pas le temps de manier l’interrupteur ?
— Je ne l’ai pas cru ! fait Sophie, désinvolte, en haussant les épaules.
— Quoi ? rugit Lara, furieuse.
— Ne t’inquiète pas ! Je savais qu’il y avait neuf chances sur dix pour qu’il fasse sauter le bus. J’avais anticipé. Le car était équipé d’un brouilleur. Aucun signal radio ne pouvait ni en partir ni y parvenir. Reste cool, ma puce. »
Décontenancée, Lara ne peut que bredouiller un vague grommellement. Peu à peu, elle retrouve des couleurs. Sophie se jette sur elle et l’enlace comme le ferait une gamine avec sa mère. « Excuse-moi de ne t’en avoir pas parlé ! Ça m’était complètement sorti de la tête. Vu que je n’avais pas le temps de m’en occuper moi-même, j’avais demandé à Maxime de le faire. Voilà pourquoi je ne me souvenais plus ne pas t’en avoir parlé… Tu me pardonnes, dis ?
— Mouais ! Mais à l’avenir, évite de faire des trucs comme ça. Je te jure que j’ai cru que j’allais crever d’une attaque cardiaque !
— Oui, j’ai vu ta tête. Ton bronzage naturel a disparu d’un seul coup ; je te promets ! Quand il est tombé par terre, ça a même fait du bruit ! Lol !
— C’est ça, ouais ; lol ! Je t’en ficherai, des lol, moi !… Bon, allez ! On a un programme et des horaires à respecter ! »
Ratif émet un grognement léthargique. Lara le dévisage comme s'il l'avait dérangée.
« Sophie, tu veux bien me prêter ton Pacar ?
— Oui ! Voilà ! »
Sans plus attendre, la Britannique tire une fléchette dans la cuisse du bandit. « Toi, tu dors ! ordonne-t-elle avec autorité !… Alors, où en étions-nous ? demande-t-elle en tendant le Pacar à sa propriétaire.
— Je te disais que je devais te rendre la pareille.
— Ah oui ! C’est vrai ! » fait-elle en adressant son plus radieux sourire à sa camarade.

Notre Française se penche sur Luc Ratif et s'empare de la clef de contact de la TVR dans la poche du veston Daniel Hechter. « Pfff ! Ras le bol, de ces crétins prétentieux chez qui tout est tellement prévisible !... Ma chérie, je vais chercher Brenda et je t’amène jusqu’à ta bécane.
— Vas-y, je t’attends. »
Lorsque Sophie immobilise sa voiture sur la pelouse, elle sort un appareil photo d’une boîte à gants bien cachée et saute de son bolide.
Lara appuie fièrement son pied droit sur la hanche de Ratif et fixe l'objectif, tenant un GP-80 dans la main droite et la main gauche posée fermement sur la crosse de son second GP-80.
« Ça c’est de l’immortalisation ! décrête-t-elle joyeusement, arborant l’expression satisfaite d’une chasseresse conquérante.
— Allez, le petit oiseau va sortir ; dis “cheese” ! »

Avec bonheur, Sophie fait hurler les pneus de Brenda sur la piste de formule 1 et négocie les virages avec force maîtrise. « Rien de tel qu’une bonne bourre, sur un circuit aussi magnifique ! Non ? Et puis, on constate enfin que même les Limousines savent être performantes sur un circuit automobile !
— Très drôle ! Tu as dû bien la préparer, celle-là, non ? demande Lara dans l’intercom.
— Vouiiii ! »
Dans la ligne droite, la différence de puissance finit par avantager la TVR. Lara se place dans l’aspiration et parvient tout de même à la suivre à un train d’enfer. TVR Griffith bleu nuit contre Triumph Rocket III rouge feu. La zébrure colorée qu’elles laissent sur leur passage dérange un couple de pies qui, furibondes, prennent leur envol en jacassant.
Profitant d’une dernière ligne droite succédant à un virage serré, Lara essore la poignée d’accélérateur de sa Rocket et prend de l’avance sur son amie. Elles ralentissent une fois les tribunes en vue. Notre Anglaise presse un bouton sur une petite commande fixée à son bras gauche. Un grand portail camouflé dans la paroi des tribunes s’ouvre en basculant de bas en haut.
La Griffith et la moto entrent lentement dans un large souterrain. Dans un recoin sombre, le car attend patiemment. Comme les demoiselles pénètrent dans le grand et ténébreux véhicule, Ismaël et ses camarades arrivent eux aussi dans le tunnel. Avant qu’ils n’aient eu le temps de sortir de leurs voitures, Lara vient à leur rencontre en portant une bombe. « Tenez, Maxime ! dit-elle en mettant entre les bras du jeune homme la machine infernale. Allez me désamorcer cette cochonnerie, s’il vous plaît !
— Bien, mademoiselle Croft.
— Comme vous pouvez le constater, dit Sophie, Luc Ratif a tendance à voir les choses en noir. Ça me Soulages, qu’il soit enfin mis hors d’état de nuire.
— Nous aussi, ma puce, nous sommes tous très soulagés que Ratif ait été neutralisé.
— Oui, mais moi, ça me Soulages !… Luc Ratif a tendance à voir les choses en noir !… Ça me Soulages !… »
Lara jette un coup d’œil circulaire pour s’approprier la complicité des hommes à l’entour. Elle esquisse un sourire et demande : « Oui ? Et alors ? Où veux-tu en venir ?
— Ben… Le noir !… Pierre Soulages !… L’artiste qui peint des tableaux tout noirs… Oh la laaa ! Vous êtes durs en affaire ! »
Comme pour donner des instructions à l’aide de gestes, Lara lève soudain ses deux mains, paumes tournées vers le plafond, et tout le monde éclate de rire. Quand elle tourne ses paumes vers le sol, le silence revient immédiatement. «  Et maintenant, Messieurs, nous sommes attendus par un bateau. Ismaël, vous prenez les commandes du bus, je suppose ?
— Affirmatif, mademoiselle Croft. »
Sophie reste coite, la bouche ouverte et la mâchoire pendante. Lara la lui referme d’une légère pression de l’index sous le menton. « C’était pour ton malheureux oubli, ça, ma chérie. Nous sommes quittes ! »
La Britannique se tourne vers Ismaël. « Très bien, alors cette fois-ci, on vous suit, Sophie et moi ; et nous restons avec vous, n’est-ce pas ? » ajoute-t-elle en lançant à son amie un coup d’œil réprobateur.
Sophie prend un air contrit et, les mains dans le dos comme une écolière qu’on blâme, baisse les yeux sur ses rangers tout en tournant alternativement ses hanches nues de droite à gauche et de gauche à droite.
« Nous n’avons qu’une douzaine de kilomètres à parcourir, pour rallier le port de Umm Al Quwain. J’aimerais que tout se passe normalement, tant qu’à faire !
— Mademoiselle Sophie ! dit Ismaël en tendant à la Briviste un minuscule morceau d’étoffe.
— Un mouchoir ?
— Non mademoiselle. De quoi vous habiller ! fait-il avec satisfaction.
— Ohhh ! Une jupe ! Comme c’est chou ! Venez là, vous ! »
Elle se colle à lui, le serre fort et l’embrasse abondamment sur les deux joues. Quand finalement elle le laisse respirer, le malheureux est plus rouge qu’une cerise. Tous ses camarades pouffent, envieux, et lui bourrent l’épaule de tapes amicales.

Griffith & Rocket (nouvelle par Isaac) 100210111344289185415785

Sophie observe avec circonspection les caisses que la grande grue décharge dans le yacht.
« Elles doivent être sacrément lourdes !
— Tu vas bientôt pouvoir découvrir leur contenu, ma belle. Je ne pouvais pas en parler car je n’étais pas certaine que ça fonctionnerait… Je dois être un peu superstitieuse ! Dès que nous serons dans les eaux internationales, je te montrerai. Une corvette de la Marine nationale française nous attend pour nous escorter jusqu’à Iraklio, en Crète. Après, nous pourrons rallier tranquillement Marseille sans avoir à nous soucier de quoi que ce soit. »
Une fois toutes les caisses dans la cale avec la moto et la voiture, le pilote du yacht démarre les moteurs, fait larguer les amarres et dirige le superbe vaisseau vers le large.
Trois heures plus tard, à l’aide de pinces monseigneur, deux hommes ouvrent une première caisse. Ce que Sophie découvre à l’intérieur la stupéfie.
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Message  Sam Ven 21 Fév - 22:23

Griffith & Rocket

CHAPITRE IX (ÉPILOGUE) : LIBERTÉ


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Assise dans un fauteuil de mousse épaisse environnée d’une glacière, d’un minuscule lit pour bébé et de deux grosses bonbonnes d’air liquide, une jeune femme tient contre elle un chérubin gazouillant et adresse à Lara un regard qui déborde de reconnaissance. « Bienvenue à bord de notre yacht, Yasmeen ! Vous êtes ici chez vous. » Sophie se précipite pour l’aider à se relever. Les hommes de Lara ouvrent les autres caisses, les unes après les autres, découvrant d’autres jeunes femmes et leur bébé.
« Tout le monde se porte bien, mademoiselle Croft. Elles sont contentes de se savoir enfin en sécurité ! lance Ismaël non sans verser une larme.
— Toutes ces femmes étaient retenues comme esclaves à Dubaï, dit gravement Lara. Et ces enfants sont tous des enfants illégitimes qui leur ont été faits par le maître de la maison.
— Dubaï ! marmonne Sophie.
— Eh oui ! Qui l’eut cru !… Des Yéménites, des Éthiopiennes, des Saoudiennes, des Malaises et même des Philippines ! C’est inimaginable ! Quand elles ont appris qu’elles étaient enceintes, chacune d’elle a contacté mon agent local pour lui faire savoir la situation. Et tous les six mois, sous couvert d’activités culturelles, je vais effectuer ce genre d’opération. Bien entendu, pour avoir tous les accès nécessaires et pour qu’on ne me pose pas trop de questions, j’ai été contrainte de graisser la patte à quelques politiciens de la région et à quelques responsables locaux des infrastructures logistiques et portuaires.
— Je comprends, maintenant, pourquoi tu m’avais demandé de réserver une aile de mon château pour certains de tes amis ! Elles viennent chez moi… à Meyssac ! souffle Sophie, toujours sous le choc. Et je comprends, à présent, pourquoi tu tenais tant à me dédommager pour ça. Mais tu n’auras pas besoin de me payer. Je m’occuperai d’elles et des bébés. C’est le moins que je puisse faire !
— Une amie est en train de faire construire une sorte d’orphelinat qui fait aussi foyer pour gens expatriés, dans sa propriété du sud-ouest de la France. Elle prendra en charge tout ce joli petit monde une fois que les travaux seront achevés.
— Dans le sud-ouest ? Mais alors, ça ne doit pas être très loin de chez moi !
— En effet ! Ainsi, tout sera facilité et tout se fera en douceur. »
Sophie se penche à présent par-dessus la portière gauche de son automobile et tire un petit levier caché sous son tableau de bord. Aussitôt, le coffre s’ouvre, à l’arrière de la Griffith. Tout le monde peut lancer à Luc Ratif, ligoté et bâillonné, des regards noirs et lourds de reproches. Le bougre se tortille en tous sens. Sophie lui arrache d’un coup sec l’énorme paquet de ruban adhésif qui lui obstruait la bouche. « Aïe !… Mais vous êtes une brute ! Je commence à regretter de vous avoir traitée avec égards, lorsque vous étiez ma prisonnière. Et d’ailleurs, je…
— Écoute-moi bien, espèce d’autocrate, dit Sophie en ponctuant ses propos de coups de la pointe de l’index sur la poitrine de Ratif : je n’aurai jamais aucun égard pour un maffioso. Toi, tu es l’affreux de l’histoire ; tu es la synthèse du Colonel Miles Quaritch et de Parker Selfridge ! Tu te souviens, les deux ignobles du film Avatar ? Et moi, je suis Neytiri et Trudy Chacon à moi toute seule. Je suis le pire cauchemar des salopards dans ton genre. »
Luc Ratif tourne un regard à la fois inquiet et suppliant vers Lara qui lui fait comprendre aussitôt, d’une mimique de résignation, que rien ni personne ne prendra le risque d’arrêter la guerrière Sophie dans son élan. De plus en plus énervée, cette dernière empoigne le col du bandit et le secoue désormais comme un prunier. Elle se tourne vers Lara juste un quart de seconde pour lui adresser un clin d’œil puis poursuit son numéro :
« Maraud ! Faquin ! Minus ! Grand lâche ! Bourreau d’enfant ! Ordure ! Crevure ! Raclure ! Fumier ! Charogne ! »
À chacune des insultes qu’elle profère, son opulente poitrine ballotte en tous sens. Luc Ratif, malgré sa détention dégradante et le traitement peu enviable dont il fait l’objet, ne peut se retenir de lorgner ces fruits tendres et généreux qui, à distance d’olfaction, le narguent violemment. Les phéromones de la combattante l’atteignent inexorablement. Cette haleine fraîche ; ce subtil musc de transpiration ; ce ventre ferme et souple à la fois ; cette crinière argentée, toute en désordre, qui le côtoit à chaque balancement ; ces lèvres enjôleuses sur cette bouche corruptrice… Le captif n’y tient plus. Il ne discerne plus rien de la flopée de reproches qui lui est adressée. Lentement, sa main droite s’élève mais, d’une chiquenaude retentissante, Sophie la renvoie à sa place. « À cause de gens comme toi, des millions de personnes de par le monde souffrent et vivent dans la peur. Tu devrais être pétri de remords ; mais non, tu es incapable de faire montre de la moindre once d’humilité ou de contrition !…  Es-tu au moins en possession de quelque argument qui justifierait tes exactions ? »
Le malfaiteur reste silencieux, ne sachant que dire. Il semble réfléchir, le regard toujours rivé au buste frémissant de sa tourmentrice ; puis, après une vague hésitation, il se lance :
« Je ne sais à quel sein me vouer ! »
D’abord surprise, puis furibonde, Sophie aboie plus qu’elle ne crie :
« Sur ce bateau, tu es la seule personne à n’avoir aucun respect pour rien ni personne si ce n’est pour ton médiocre petit ego ! Et tu voudrais que je te respecte ?
— Ben… oui ! bredouille-t-il avec l’air de se demander pourquoi on le laisse entre les griffes acérées de cette déesse proche de la démence.
— Non mais tu rigoles ! Tu vas passer quelques jours bien au sec dans une de ces caisses qui nous ont servi à sortir ces pauvres femmes de ce pays d'esclavagistes. Tu vas comprendre ce que c’est que de vivre dans l’angoisse. Une excellente surprise t’attend au Vieux Port.
— Une surprise ? Quelle surprise ? réussit-il à balbutier.
— Interpol !… Mais je te souhaite bonne chance quand même… je suis trop bonne ! fait-elle en lui assénant deux petites claques sonores sur la joue. Et estime-toi heureux que je ne sois pas du genre belliciste* ! Je t’aurais réduit en bouillie dès le début avec une de ces sulfateuses », conclue-t-elle en désignant d’un coup de menton la vieille Thompson à camembert qu’un des soldats tient en bandoulière.
Elle le lâche enfin, non sans un rictus de dégoût particulièrement ostentatoire, et, d’un simple geste, convie ses camarades de combat à faire le nécessaire.
Quelques hommes extirpent sans ménagement le mafieux de sa geôle et l’entraînent vers une des caisses.
Sophie se précipite pour aider une jeune maman et son bébé à monter l’escalier, suivie de près de Lara qui porte la sœur jumelle d’une petite fille dont la mère est déjà bien affairée.
Maxime et Ismaël jouent les don Juans en aidant plusieurs femmes à la fois. Dans un grand mouvement, chaque soldat aide une maman à sortir de la cale.
Sur la mer ensoleillée, le bâtiment de la Marine nationale est là, à quelques encablures. Le vent agite les coiffures de nos héroïnes et les amples vêtements des jeunes mères enfin libres. Les bébés bien éveillés découvrent, avec des yeux curieux de tout, ce nouvel environnement. Lara revient néanmoins à la réalité :
« Mesdames, je crois que le moment est venu pour moi de vous montrer vos cabines. »
Elle prend Sophie par la main et entraîne ses hôtes vers l’intérieur luxueux et raffiné du navire.
« J’ai bien aimé ta comparaison : Neytiri et Trudy, les Na’vis, tout ça ! Il a dû te prendre pour une cinglée, l’aut’ naze !
— J’espère bien ! Il aura eu la peur de sa vie ! fait-elle avec dignité.
— Sûr qu’il vaut mieux être dans ton camp que dans le sien !… As-tu remarqué qu’il s’était pissé dessus ?
— Non ?
— Si si, je t’assure ! Tu lui as vraiment mis la pétoche !
— Morte de rire !… Quoique !… Nom de Zeus, j'espère qu'il ne m’a pas salopé Brenda !
— N'aies crainte ! Ta voiture est clean, à l'heure qu'il est. Allez, viens, on a quelques chambres à installer et quelques lits à faire.
— Des lits ? Oh non ! Moi qui ai horreur de faire le mien, déjà !
— Forcément ! Toi, tu dors dans un hamac et tu utilises ta queue comme chasse-mouche !
— Ah ! C’est malin, ça !
— Tu m’as tendue la perche, ma chérie.
— Bon, va pour les lits, mais alors, après, on va mater mon film dans ta chambre. Ton écran est balèze ; je le kiffe ! Et ton lit est si... confortable !
— S’il n’y a que ça pour te faire plaisir.
— Trop top ! »


* Belliciste : Personne qui incite à la guerre, au conflit. Partisan du recours à la guerre.
Sam
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